« C'est en 1996 que j'emménage à Toulouse afin de suivre la formation des  beaux arts  pendant 5 ans.

J’obtiens le diplôme avec félicitation du jury pour une mise en espace de dessins, de volumes, d'audiovisuelle intitulée Esper'm , traitant de l'exil et de la survie. J'y réalise un personnage gonflable volant d'une dizaine de mètres avec l'aide des Plasticiens Volants (compagnie fondée en 1975). Depuis, je manipule avec eux des créatures géantes et volantes.

Parallèlement à mon nouveau métier de marionnettiste, je couds des poupées en tissu rembourré dérangeantes, et réalise aussi des masques imbibés de folie. C'est une période ou je m'inspire du vaudou, esthétique qui ne me quittera plus.

C'est au décès de ma mère, en 2012, que je me lance dans une série de dessins de petit format.

L'enfance, la mort, la violence de la vie et la poursuite du bonheur m'obsèdent toujours dans un contraste naïf et dramatique. 

Depuis j'exécute une tenture dès que je vis des moments trop forts à contenir. Je commence à les dater, préciser les lieux, je brode des mots, des phrases. 

C'est un travail quotidien de libération de la colère ou du plaisir que m'offre la vie.

Ces tentures sont brodées de manière brute, pour marquer le temps, pour ne pas oublier, « héroiser » ma vie comme l'a fait Frida Kalho. Les dessins de symboles vaudou sur ces composition viennent supporter l'idée d'un remède magique.

C'est un roman familial brodé.